De l’Urgence de Promouvoir la Culture
Qu’en est-il de la Mission de la Télévision Nationale d’Haïti
6e partie
Prince Guetjens
Dans le cadre de ces réflexions nous avons choisi d’analyser le cas de la Télévision Nationale d’Haïti, une institution parmi d’autres outils stratégiques dont dispose l’Etat Haïtien capables de participer à la tâche ô ! combien nécessaire d’émancipation de la culture dont le pays a tellement besoin aujourd’hui. On ne pourra pas sortir la tête de l’eau sans mettre à caution les ressources disponibles. En ce qui concerne la Culture et l’éducation, il existe des institutions créées vers la fin de la dictature duvaliériste, que le Ministère de la Culture peut réorienter dans le sens du bien collectif.
Pierre Raymond Dumas Ministre de la Culture Haïtien |
Beaucoup de gens de la communauté haïtienne de New York du Canada et de la France se sont plaint de la « programmation » de la Télévision d’Etat qu’on dit aussi de service public pour employer un euphémisme, en ce lundi 2 Janvier ; le Jour des Aïeux. Tout de suite après les images du Président de la République, les téléspectateurs étaient assommés par un concert d’un Orchestre Philharmonique d’Europe. C’est à croire que nous n’avons pas de production artistique valable pour accompagner le peuple haïtien en un jour aussi faste. Le pire, c’est que cela se passe à un moment où nous avons au Ministère de la Culture un homme de culture, un écrivain, un intellectuel averti et un critique littéraire doté d’une ouverture éprouvée, Pierre Raymond Dumas.
C’est, sans doute le moment de se poser les questions suivantes. La télévision Nationale d’Haïti continue-t-elle, comme sous le règne de René Préval, d’être un Etat dans l’Etat ? Continue-t-elle de se comporter comme une concurrente potentielle du Ministère de la culture, comme ce fut le cas au cours de ces cinq dernières années ? Qui ne se rappelle pas en Haïti de la lutte sans grandeur que cette institution a mené contre divers récipiendaires à ce poste comme, Daniel Elie, Olsen Jean Julien et Marie Laurence Jocelyn Lassègue ?
Il faudrait d’abord entamer la démarche de remettre en exergue nos valeurs, à partir des moyens dont nous disposons, de l’intérieur, avant de prétendre les montrer aux autres. La revendication de la contribution de notre pays à la modernité ne saurait avoir l’écho souhaité sans un travail en profondeur au niveau de notre mental. Je sais qu’il ne sera point aisé de surmonter trois cents ans d’esclavage en en peu plus de deux cents ans d’indépendance, compte tenu du fait que nos grands-parents avaient remis notre éducation aux mains de ceux-là même qui avaient soutenu ce système inhumain ; je veux parler des prêtres de l’église catholique et des Jésuites.
Alors que nous aurions dû mettre nos ressources, particulièrement nos médias d’Etat d’abord au service de la promotion de l’Haïtianité, la critique, la repenser s’il y a lieu de le faire. Il se trouve que cette Télévision d’Etat subventionnée à partir des taxes des citoyens choisissent d’ignorer l’importance du jour des Aïeux, pour poursuivre dans sa quête de Rejete en faisant la promotion de la culture des autres au détriment de la nôtre.
Télévision Nationale d'Haïti |
Les médias d’Etat, avant toute chose, devraient avoir pour mission d’appliquer la politique du Ministère de la Culture en matière d’éducation civique et autres, d’information et de promotion de l’homme haïtien. Ils devraient se mettre au service de leur Ministère de tutelle dans l’application de sa mission de « rendre accessible au plus grand nombre les œuvres capitales de l’humanité, et d’abord d’Haïti, au plus grand nombre possible d’Haïtiens, d’assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et de favoriser la création des œuvres de l’art et de l’esprit qui l’enrichissent » 1.
Je n’ai pas le moindre doute sur le fait qu’à l’heure actuelle en Haïti un Ministre de la Culture, quelles que soient sa personnalité et sa capacité de production ne puisse pas faire grand-chose. La situation étant ce qu’elle est le mieux qu’il est encore possible de faire, c’est de tenter de sauver les meubles. Mais tout au moins j’ai la certitude que l’actuel patron de la culture gagnerait à imprimer une autre orientation aux médias et aux autres institutions culturelles de l’Etat. Ce ne sera pas facile, compte tenu du laisser-aller qui a caractérisé le rapport entre la Télévision Nationale, la Radio Nationale d’Haïti avec leur instance de contrôle.
En plus de ces institutions, d’autres organismes autonomes comme, l’Ecole Nationale des Arts, Le Musée du Panthéon National Haïtien, les Archives Nationales, Les Presses Nationales, Le Théâtre National, l’Institut de Sauvegarde de Patrimoine Nationale, la Bibliothèque Nationale, Le Bureau national du Droit d’Auteur, l’Office Nationale de l’Artisanat, la Direction Nationale du Livre sont autant d’arguments que le Ministère de la Culture peut utiliser dans le cadre d’un action concertée avec d’autres Ministères pour l’application des politiques publiques de la culture, que le pays attend.
Des commentaires de ce genres sont vraiment bienvenus pour eclairer le peuple haitien specialement les plus avises. Cependant, quand on sait que certains directeurs de media d'etat sont "places' directement par le President de la republique lui-meme, alors que peut-on esperer du ministere de tutelle? Pierre R Dumas est peut-etre un homme de culture et un intelectuel avise comme vous le mentionnez mais sa marche de manoeuvre est reduite au depart puisque les deplacés qui nous dirigent ne connaisent pas leur limites.
RépondreSupprimerFelicitaions Mr Prince. Sachant que vous vivez maintenant ds le Big Apple, je pense que vous devriez donner un coup de main a la mission diplomatique Haitienne dans le segment culturel.